Par Manon Kinet
avril 1, 2025
L’intelligence artificielle générative bouleverse les organisations en permettant de nouvelles façons d’interagir avec les données et les systèmes. Elle devient un levier stratégique pour automatiser les tâches répétitives, améliorer la prise de décision, et renforcer l’innovation dans les métiers. Ces derniers recherchent agilité et personnalisation, tandis que la DSI doit garantir la stabilité, la sécurité et la conformité des systèmes. Cette dichotomie peut freiner l’adoption de solutions IA si elle n’est pas abordée de manière collaborative.
Avant de se lancer, place au bilan. Impossible d’implémenter l’IA générative sans une vision claire des attentes métiers et des contraintes de la DSI. L’objectif ? Trouver des points de convergence pour éviter les faux départs et maximiser l’impact de l’intégration de l’IAG.
Les équipes opérationnelles n’ont qu’un objectif : gagner en efficacité. Cela se traduit de différentes façons : automatiser les tâches répétitives, optimiser les processus internes, faciliter l’accès à l’information… Ces besoins varient selon les métiers, mais une chose est sûre : l’objectif est d’optimiser les processus pour faire mieux, plus vite et plus simplement.
Côté DSI, les freins peuvent être :
Sans cette prise de recul générale, les projets IAG peuvent rapidement provoquer des frictions. D’où l’importance de construire un dialogue constructif entre métiers et DSI, dès les premières réflexions.
Les cas d’usage étant nombreux, mieux vaut cibler les projets qui apportent un réel bénéfice aux métiers et qui restent maîtrisables pour la DSI.
Certains usages se démarquent immédiatement :
Une fois les cas d’usages identifiés, il est important de veiller à la cohérence du projet IAG :
Bien que chaque projet soit issu de besoins métiers, l’IA ne doit pas être une pièce rapportée : elle doit être configurée pour fonctionner avec l’infrastructure existante, et non contre elle. Vérifier la compatibilité avec les outils déjà en place évite les mauvaises surprises. Cloud ou On-premise, intégration API, interface No Code ou Low Code… Chaque choix technologique doit servir l’usage et non compliquer le quotidien des équipes.
Du côté de la DSI, le critère de la sécurité reste non négociable : l’IA doit respecter les normes en vigueur et garantir la protection des données sensibles.
Notez que les utilisateurs ne doivent pas découvrir l’IA une fois qu’elle est déployée. Mieux vaut les impliquer dès le départ. Le design thinking et la co-création permettent de tester des prototypes, d’ajuster les fonctionnalités et de lever les blocages en amont. Former les collaborateurs est aussi un passage obligé. Qu’il s’agisse de modules e-learning, de formations en présentiel ou de hackathons internes, chacun doit comprendre comment utiliser l’IAG efficacement et en tirer le meilleur parti.
Réconcilier les enjeux des métiers avec les impératifs de la DSI est une nécessité stratégique pour faire de l’intelligence artificielle générative un levier de performance et d’innovation à l’échelle de l’organisation. Cette réconciliation passe par une démarche en trois temps : écouter les besoins métiers pour identifier des cas d’usage concrets et à forte valeur ajoutée, intégrer les exigences de la DSI dès la conception pour garantir la sécurité, la conformité et l’évolutivité des solutions, et enfin, créer une dynamique collective autour de l’adoption, de l’expérimentation et de la formation. L’IAG ne doit ni être imposée par le haut, ni émerger de manière anarchique via des initiatives isolées : elle doit être co-construite, orchestrée et alignée avec la vision stratégique de l’entreprise. C’est à cette condition que l’IA générative pourra s’ancrer durablement dans les usages, renforcer la collaboration entre les équipes, et transformer l’intelligence collective en véritable avantage compétitif.