Par Manon Kinet
février 1, 2025
Bien que 93 % des décisionnaires reconnaissent l’intelligence artificielle générative comme une révolution pour les entreprises, son adoption reste progressive : 33 % des organisations ne l’envisagent pas avant 2025, tandis que 30 % repoussent même cette échéance à 2026*. Preuve que, malgré ses bénéfices avérés, son intégration nécessite une réflexion stratégique et ne se fait pas du jour au lendemain.
Alors en tant que membres de la DSI, comment surmonter les défis liés à l’intégration de cette technologie complexe mais indispensable ? Nous vous guidons à travers les opportunités et les obstacles que l’IAG apporte, pour adopter les bonnes pratiques et réussir votre projet IA.
Avant d’intégrer l’IAG, commencez par construire une base solide. Cela implique de structurer vos données pour garantir leur qualité et leur pertinence, mais aussi de bénéficier d’une infrastructure robuste : sans elle, vous risquez de rencontrer des interruptions ou des lenteurs qui pourraient compromettre vos projets.
Posez-vous la question : vos données numériques sont-elles prêtes à être exploitées par une IA ? Votre base est-elle structurée et à jour ?
Votre SI peut-il supporter l’intégration d’un outil IAG ? Sinon, c’est le moment de retravailler vos bases pour assurer des résultats fiables et durables.
L’un des plus grands défis de l’intelligence artificielle consiste d’abord à assurer sa compatibilité avec vos systèmes existants. Notre conseil ? Mettez en place une planification minutieuse et un déploiement progressif. En adoptant une approche par phases et en prévoyant un plan de reprise d’activité (PRA), vous pourrez éviter les interruptions de vos processus critiques.
Il est également crucial d’anticiper les futurs besoin de votre SI et de ses utilisateurs. L’IAG doit non seulement s’adapter rapidement à des volumes de données croissants, mais aussi aux besoins métier en constante évolution. Il est donc essentiel d’évaluer dès maintenant les investissements nécessaires pour des infrastructures évolutives. En anticipant les coûts et les éventuels retards liés à la scalabilité, vous serez mieux préparés à faire face aux défis à venir et à assurer une croissance harmonieuse de vos systèmes.
Si elle constitue une opportunité de taille pour votre entreprise, il ne faut pas oublier que l’IAG est aussi un outil de choix pour les cybercriminels. Ces derniers utilisent ses capacités pour automatiser et amplifier leurs attaques. Les menaces comme le phishing avancé, les deepfakes ou encore la génération de codes malveillants deviennent plus sophistiquées et difficiles à détecter.
Pour anticiper ces dangers, mieux vaut agir en amont ! La meilleure des préventions passera avant tout par une gouvernance claire de l’utilisation de l’IAG et par la mise en place d’outils capables de détecter les comportements anormaux, même lorsque ces menaces sont discrètes.
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Vos équipes IT sont votre première ligne de défense face à ces évolutions. Face à ce constat, il est essentiel que celles-ci soient formées aux nouvelles formes de cyberattaques permises par l’IAG. Une formation continue leur permettra de comprendre les stratégies des pirates informatiques et de renforcer leurs compétences en détection et réponse. Pour de meilleurs résultats et un niveau de vigilance maintenue, cette formation initiale pourra ensuite être complétée par un investissement dans des programmes de simulation d’attaques. En préparant vos collaborateurs à ces nouveaux défis, vous améliorez non seulement la sécurité de vos systèmes, mais vous contribuez aussi à la montée en compétences de votre organisation.
L’IAG ne doit toutefois pas être perçue comme une menace pour vos équipes, mais plutôt comme un partenaire stratégique capable de faciliter leur quotidien. Pour cela, vos solutions d’IA doivent être adaptées aux besoins spécifiques de vos métiers ; l’objectif principal étant de libérer vos collaborateurs de leurs tâches répétitives et facilement automatisables, pour leur permettre de se concentrer sur des activités à forte valeur ajoutée.
En ce sens, on ne saurait que vivement vous recommander d’intégrer dès le début de votre projet des sessions de formation : celles-ci viseront à apprendre à vos équipes à exploiter pleinement les outils basés sur l’IAG. Ce faisant, vous maximiserez non seulement l’efficacité des collaborateurs, mais aussi leur engagement dans l’adoption de ces nouvelles technologies.
Si beaucoup tendent à l’oublier, adopter l’IAG revient avant tout à adopter un état d’esprit et une évolution culturelle au sein de votre organisation. Pour créer un véritable engouement, pensez à sensibiliser vos équipes aux bénéfices qu’apporte l’IAG et encouragez-les à adopter une posture proactive face aux changements. La mise en place d’un programme ambassadeurs, la diffusion de précieux retours d’expérience et un accompagnement au changement sont autant d’outils à votre disposition.
En poussant une culture qui valorise l’innovation et l’adaptabilité, vous posez les bases d’une transformation durable où l’intelligence artificielle devient une ressource acceptée et valorisée par l’ensemble de vos collaborateurs.
Pour que l’IAG soit adoptée durablement, vos collaborateurs et partenaires doivent pouvoir lui faire confiance. Cela implique une transparence totale sur les données utilisées pour entraîner vos modèles d’IA et sur leur périmètre d’accès. Notez qu’il en va de votre responsabilité de mettre en place des mécanismes permettant de valider et de vérifier systématiquement les résultats générés par l’intelligence artificielle.
En parallèle, veillez à respecter la propriété intellectuelle des données que vos outils traitent. L’IAG évolue dans un cadre juridique de plus en plus strict, notamment en ce qui concerne la protection des données personnelles (comme le RGPD). Vous devez non seulement aligner vos pratiques sur ces réglementations, mais aussi anticiper les évolutions futures.
L’impact environnemental des technologies d’intelligence artificielle fait aussi partie des défis actuels. L’entraînement des modèles consomme d’énormes quantités d’énergie, tout comme les requêtes qui y sont soumises. Vous pouvez réduire cette empreinte en adoptant des modèles plus frugaux, en limitant l’IAG à des usages réellement nécessaires et en optimisant vos centres de données.
Lors d’un projet d’IAG, la question des coûts occupe très souvent une place centrale dans les échanges. Pour répondre aux attentes de la direction, évaluez précisément les coûts initiaux et les coûts récurrents liés à l’adoption de l’IAG. Suivez des KPIs pour démontrer l’efficacité des outils, mesurez également le niveau d’acceptation des solutions par vos collaborateurs pour garantir leur impact à long terme.
L’intelligence artificielle générative représente une opportunité exceptionnelle pour les entreprises, mais elle vient aussi avec son lot de défis techniques, humains et éthiques. Pour les DSI, ce n’est pas qu’une question de technologie : il s’agit d’une transformation globale qui touche aux fondations mêmes de votre organisation.
Intégrer l’intelligence artificielle à vos processus n’est pas une course contre la montre, mais un marathon stratégique. En agissant dès aujourd’hui, avec des bases solides et une vision claire, vous vous assurez de tirer parti de cette révolution tout en limitant les risques. Et si vous réussissez, l’IAG ne sera pas seulement un outil puissant, elle deviendra un pilier de votre innovation et de votre compétitivité.